Rob VAN VEGGEL est solide, planté. Ses
compositions anciennes sont à son image. Si la nature y est très
présente comme des totems contractant un chaos contenu, une sève
très active circule, s’épanche, relie, trahissant un calme
apparent.
C’est le temps écoulé qui donne sa
force à l’œuvre de Rob Van Veggel. Tout fait sens, tout est lié
et si la forme première, érigée, disparaît peu à peu, c’est pour
laisser place à des formes intermédiaires qui sont là comme duel
entre ciel et terre ; c’est là que tout se joue dans un geste
plus nerveux, tentant de faire apparaître ou camoufler quelque
mémoire enfouie, espérant trouver une réponse impossible ; par les collages, les couches successives, la
profondeur de l’espace créé, celle peut-être d’un monde
sublimé. Le paysage mental de l’artiste se compose, traverse
les épreuves et s’interroge. Chacun y verra les influences du
romantisme (qu'il soit anglais (Turner) ou allemand (Friedrich))
; les éléments et l'Homme, semblable à des âmes portées par le vent ou
l’aspiration à des valeurs universelles, soumises à l’extase et
aux tourments . Le travail laisse place désormais à une
composition épurée où le vide s’invite, la maturité peut-être,
sinon un état d’équilibre.
La peinture de Rob VAN VEGGEL bascule
entre figuratif et abstrait ; notre lecture le déterminera sans que l’un prévale sur l’autre.
Christophe Bassetto
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