Les travaux de Sylvie Taurelle se lisent
comme une quête, une recherche obstinée
marquée par le temps de l'écriture, rythmée
par autant d'étapes qu'il en faut pour
construire et en approcher l' Objet.
Il n'est pas étonnant de considérer son
intérêt pour les polyptiques. Des puzzles
témoins, toujours imparfaits et remis
sur l'ouvrage, sans cesse, appuyés par ses
activités d'écrivain, de metteure en scène
d'intérieurs ; multiples clés d'une énigme
résistante.
Formes, matières et autres graphismes
récurrents témoignent de cette tâche qui
peut sembler besogneuse. Recelant des
pensées griffonnées, parfois chiffonnées,
chaque froissure renferme ses secrets et
questionnements à peine dissimulés, chaque
griffure faite au noir signe ses couleurs
intérieures. L'abondance des signes
dont l'ichtus semble montrer la direction,
sinon le message, souligne, cerne, perce au
flanc la mandorle ambigüe et nous fait
hésiter sur l'Objet de sa quête, non
sur sa démarche résolument spirituelle.
christophe bassetto |