Danielle Chevalier dessine des arbres, photographie des mousses, prélève par frottage des empreintes d’écorce, réalise des œufs d’oiseau en terre cuite… Son appétit pour l’observation de la nature ne cède pourtant jamais à la belle apparence. Son regard se porte sur la nature pour mieux la traverser; voir à travers elle. Entre les espèces, entre les saisons, entre la partie et le tout, entre végétal et animal, entre perfection et chaos, chacune de ses œuvres est une traversée qui remet toujours en question ce qui se montre. Les photographies sont retouchées : la chair se mélange à l’écorce, la pierre se dissimule sous le dessin, la peinture est végétale. Chaque œuvre est une transformation, une hybridation qui restitue des rapprochements et des correspondances enfouies dans les reliefs de l’écorce ou le dessin des lichens. « Je vois des lignes, des arborescences ou des formes d’organisation récurrentes d’une espèce à une autre dans les veines d’un minéral, d’un végétal ou d’un corps humain et je les mêle. ».

                                                                                                          Frédéric Jourdain