"IBERICA"

Campistron entretient avec l’Espagne, cette « peau de taureau déployée » comme la décrivait le grec ancien et géographe  Strabon,  une relation étroite voire charnelle. Le village de Vic-Fezensac a été un trait d’union, l’entremetteur. Place taurine, il a été le lieu des premières photographies de l’artiste, dans les années 70, à l’affût de ce qui reste l’objet  de sa quête plastique.

 

Les contours de sa création artistique est aussi paradoxale et bâtie de contradictions que la péninsule Ibère en recèle. L’histoire en a façonné les habitants, le climat tout autant. Rudesse et délicatesse s’y côtoient,  authenticité et chaleur humaine s’épanouissent dans les étroites et fraiches rues des villages blancs. Seuls les moulins de la Mancha en défient le soleil meurtrier, avec bravoure. Violence et paix s’entremêlent.

C’est, là, le ferment de la création de Campistron, cet équilibre entre austérité des matériaux, sobriété de la gamme chromatique et les signes-références à la culture hispanique et encore au-delà.

« Photographier un portrait, c’est fixer la mort en marche », écrivait Roland Barthes. Campistron en fixe, différemment, ce qui fait le pays ; sa relation à la mort et à la religion sinon au mystique, ses artistes emblématiques, ses couleurs toutes d’ocres et de noirs déclinés.

                                                                             Christophe Bassetto, artothèque GONDRIN.

 

VIDEO de l'exposition / entretien