A-Pesanteur
est le signe de traits d’unions.
Nicole
Fellous et Jean-Pierre Chollet font des arborescences
les innombrables pistes que nous prendrons pour cheminer
avec eux, bras dessus-dessous.
Vulcain aux
mains nues, Jean Pierre Chollet travaille la Terre,
prime matière qu’il renvoie au creuset infernal ;
matière qui enfle du dedans, engendre les crevasses où
l’air et la lumière s’insinuent, circulent ; les
échanges gazeux signent la respiration, la vie qui
s’élance. Se compose, alors, l’alchimie de l’alliage à
naitre, le maillechort comme le maillon d’une évolution
que Nicole Fellous dirige, plie, tranche, soude à
angles vifs et soumet. Un Chant de la terre
procréateur, les prémisses de la conquête, une genèse
moléculaire des êtres en expansion dont l’aventure
semble juste commencer.
Tout
s’oppose et s’unit dans cette exposition. Ne trouve-t-on
pas ombres et lumières, vides et pleins ?
Masculin-féminin, virtuel-concret ? Les gestes malaxent,
massent, caressent la matière alors que d’autres
sectionnent et plient à angles droits ; des reflets
métalliques percent l’espace et la matité de la terre
avale et contient toute lumière ; le blanc mural lacéré
des ombres projetées fait écrin à la terre sombre…
Les œuvres
complices de Nicole Fellous et Jean Pierre Chollet sont
la Valse de Camille Claudel, le Nu descendant l’escalier
de Duchamp épris de liberté qui conquiert les espaces et
va mourir sur les murs en un long épuisement de la
matière, en ombres portées, sans poids.
Christophe Bassetto / directeur de l'artothèque
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